La Santé de l'Abeille

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Editorial : Fuir définitivement la miellée-pollinée du colza ?

Du factuel, rien que du factuel dans ce qui va suivre.

Depuis longtemps déjà la miellée-pollinée du colza présentait des dangers pour nos abeilles, cela remonte aux années 80 avec l’utilisation des pyréthrinoïdes (Décis – s. a. : deltaméthrine). Surtout quand ces molécules sont associées à un fongicide de la famille des imidazoles (prochloraze) puisque, dans ce cas, on obtient un effet synergiste de la toxicité abeille. Ces molécules ont pu être incriminées dans de nombreux cas d’intoxications.

Il y a deux ans la spécialité insecticide PROTEUS a obtenu son AMM – Autorisation de Mise sur le Marché – pour lutter contre les ravageurs problématiques du colza, mais également des céréales, des betteraves et de la pomme de terre.
Cette spécialité contient deux molécules insecticides : la deltaméthrine et le thiaclopride (un néonicotinoïde).

Puis cette année une autre spécialité vient d’obtenir son AMM pour le traitement du colza : le CRUISER OSR qui associe un néonicotinoïde – le thiaméthoxam – à des fongicides.
Sur la notice de cette spécialité, écrit en petits caractères, on peut lire : « Dangereux pour les abeilles. Pour protéger les abeilles, ne pas semer une culture mellifère comme culture de remplacement en cas de destruction précoce de la culture traitée avec la préparation CRUISER OSR ».

Et tout dernièrement les équipes scientifiques de l’INRA de Montfavet et de l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand viennent de publier les résultats de leur étude conjointe portant sur les effets synergistes de deux substances insecticides (fipronil et thiaclopride) sur l’infection des colonies d’abeilles par Nosema ceranae. Il y est montré que des doses infimes des deux substances insecticides aggravent de façon significative l’infection par N. ceranae.
Une traduction de ce dernier article devrait paraître prochainement dans notre revue La Santé de l’Abeille.

Cher lecteur, après les péripéties Gaucho, Régent, Poncho, Cruiser sur maïs…, si vous avez bien « suivi » les molécules dans ce texte, vous devez arriver à une conclusion que je vous laisse tirer…
Bon courage.

Jean-Marie Barbançon, Président de la F.N.O.S.A.D.