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Editorial : Homo Ecophagus, Quand se meurent les abeilles… se meurent aussi les Hommes.

De l’Europe à la Chine en passant par les Etats Unis, des pertes massives d’abeilles ont été constatées. CCD, un mot jusque-là ignoré des apiculteurs, a fait son apparition. CCD une réalité qui ne peut aller qu’en s’amplifiant à mesure des ans… si l’Homme n’y apporte une part de solution, le bio indicateur de notre écosystème disparaîtra… mais aussi les hommes.

« Les humains doivent être étudiés comme les autres espèces animales » *D’après une étude de l’Université du Colorado : population et environnement. * Depuis bien longtemps la biologie montre que les espèces dont la population augmente rapidement sont sujettes à de grandes fluctuations. Si elles excèdent la capacité que peut supporter leur écosystème, il se produit un cataclysme. Relevons ici : que ce cataclysme a pour source l’Homme écophage devenu super-prédateur doté de la chimie. La population peut ensuite revenir à une oscillation autour de la capacité moyenne. En général les populations tendent à se maintenir dans une série d’oscillations amorties. L’écart par rapport à ce modèle provoque évidemment une forte instabilité. Cela peut aussi mener à l’extinction d’une espèce car la surpopulation conduit à des pathologies d’où résulte une forte mortalité et les possibilités de survie décroissent.

Si l’Homo Sapiens est devenu l’Homo Ecophagus (l’Homme qui dévore l’écosystème) il faudra espérer un Homo Neontus (un être nouveau). Il semble que l’Homo, qui peut raisonner et parler a toujours été écophage. Seulement le processus s’accélère très vite depuis le dernier millénaire. Au début du Pléistocène la population humaine augmentait à un rythme probable de 0,001 %, doublant tous les 100 000 ans. Au Néolithique, l’augmentation passait à 0,1 % doublant tous les 700 ans. Au début de l’ère chrétienne la population totale était d’environ 250 millions d’individus, passant à 500 millions en 1650, la peste noire arrivée, 1/3 de la population se trouve éliminé. Mais rapidement elle passe à 1,1 milliard en 1850, se trouvait à 2,5 milliards en 1950 et elle double actuellement tous les 40 ans.

Une telle augmentation des populations ne ressemble à aucune croissance observée pour la faune ou la flore. Ceci n’est possible que parce que les humains ont éliminé leurs prédateurs et appris à se défendre contre les micro-organismes et dominent totalement leur écosystème.

Cela rejoint la Bible : nous avons mangé le fruit défendu de l’arbre qui apporte la connaissance et la mort. L’idée que la population humaine est un cancer planétaire est une conclusion troublante, mais les observations des communautés scientifiques depuis les dernières décennies, ont massivement appuyé cette hypothèse et il n’y a pratiquement pas d’arguments pour la réfuter. Il est excessivement rare qu’un cancer cesse volontairement ou spontanément d’être un cancer, ou bien ce sera l’une de ces exceptions remarquables.

Le CCD est-il lié à un surdéveloppement des populations d’abeilles ? Bien sûr que non, mais, il y a un mais : réduisez l’espace nécessaire à leur développement et vous obtiendrez le même résultat que dans le cas d’une surpopulation ; l’espace de vie nécessaire à l’abeille, son écosystème est agressé et réduit par l’activité humaine. Le Grenelle de l’environnement ne sera, s’il aboutit, qu’un retardant d’incendie ; c’est tout de même une aventure humaine qui mérite d’être tentée. Nous n’avons toujours pas encore colonisé Mars et encore moins la lune.

A moins que ces hypothèses soient fausses et alors nous serions heureux qu’il en soit ainsi.

François Tabak, Vice-Président F.N.O.S.A.D.