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Editorial : Un « mal scélérat » ravagerait-il l’apiculture mondiale ?

Les marins, du moins ceux qui en ont réchappé, font état depuis longtemps de vagues scélérates : immenses, d’une hauteur pouvant atteindre 30 mètres et capables d’engloutir des navires pourtant réputés insubmersibles. Les scientifiques spécialisés dans l’étude des marées ont, jusqu’à peu, nié l’existence de tels phénomènes, prétextant que les marins, hommes de la mer, avaient une fâcheuse tendance à l’exagération.

Les apiculteurs, hommes de la terre, font part de leurs observations inquiétantes depuis plusieurs années et pour expliquer certains cas de mortalités d’abeilles avancent des hypothèses de causalité… réfutées par un collège de scientifiques.

Similitude de situations !

Décidément, dans tous les domaines, le mode de fonctionnement humain reste le même…

Il a fallu que les scientifiques aillent en mer OBSERVER les hauteurs de vagues et leurs variations pour qu’ils admettent l’existence de ces vagues énormes aux effets tragiques.

En matière apicole, bien sûr, les scientifiques spécialisés, par des études le plus souvent réalisées en laboratoire et discutées en congrégation, avancent des faits nombreux et assortis de liens de causalité en matière de surmortalités d’abeilles.

Mais comme l’écrivait Henri Poincaré : « On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres : mais une accumulation de faits n’est pas plus une science qu’un tas de pierres n’est une maison ».

Pour notre abeille, il est à craindre que ce « mal scélérat » soit lié à son écosystème qui se dégrade d’année en année, au point que les zones préservées se réduisent comme peau de chagrin. La science, malgré les équipements énormes dont elle dispose et dont elle ne sait plus se passer (cf. les projets de recherche financés par l’Europe) sait-elle encore se donner les moyens de relier les faits ?

J’ose encore espérer être dans l’erreur…

Bien humblement.

Jean-Marie Barbançon, Co-Président de la FNOSAD