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Editorial : Récoltes, soucis sanitaires et mise en hivernage

A l’heure où j’écris ces lignes il est question de récoltes… Une fois de plus il aura été possible de vérifier qu’en apiculture il n’y a pas de secret pour que les hausses soient pleines d’un miel précieux. Deux conditions impératives doivent être réunies : il est nécessaire d’une part que les colonies soient en état de produire - saines et populeuses - et que d’autre part une miellée de qualité soit au rendez-vous. J’espère que ces conditions auront été réunies pour une grande majorité d’entre vous.

Mais les informations qui me parviennent de différents points m’amènent à en douter… dans le nord-est de la France des problèmes attribués à Nosema sp., et de façon diffuse dans le territoire des colonies « érodées » suite à l’action délétère de pesticides. Voici un cas, à titre d’exemple…

Jeudi 31 juillet :
Drôme provençale : soleil de plomb, 35 °C au thermomètre de la voiture, en tant que président du GDSA-26 je suis convié à la visite d’un rucher déposé en vue de l’exploitation de la miellée de lavandes, rucher où des mortalités importantes d’abeilles ont été observées à partir de la première semaine de juillet. à cette visite sont présents ou représentés, entre autres : le SRPV, la DDSV-26.

Pour diverses raisons le réseau d’observation des troubles des abeilles n’a pas été « actionné » et le but de cette visite est d’essayer de le mettre en œuvre malgré les délais écoulés. Précisons que divers prélèvements ont été réalisés au premier constat des troubles. Constat sur le rucher : bien tenu - première constatation : le sol est jonché de cadavres d’abeilles, mortalités datant de quelques jours vu l’état des cadavres. L’examen attentif des colonies ne permet pas d’envisager l’hypothèse de l’action d’un agent vivant pathogène, y compris varroa, reste donc la piste pesticide. Lequel ? Sur quelle culture ? Une enquête du SRPV - si mise en œuvre - permettra peut-être de le savoir et d’orienter les analyses. Les mortalités ont cessé et les colonies affaiblies par la disparition d’abeilles n’ont pas récolté ce que l’apiculteur pouvait espérer vu les bonnes conditions de miellée sur lavandes cette année.

Visite de ruchers situés sur la même commune : ceci nous permet de constater des mortalités anciennes devant les ruches et des niveaux de récolte médiocres. Pourtant un seul apiculteur a lancé l’alerte, les autres, devenus fatalistes, auraient-ils tendance à banaliser les mortalités d’abeilles devant les ruches ?…

NON ! Des mortalités devant les colonies en cette saison n’ont aucun caractère normal. Dans un dernier éditorial j’évoquais les problèmes du diagnostic des troubles apicoles, je crois…

Mais à l’époque où vous me lisez les récoltes sont passées… et d’autres préoccupations nous assaillent : mise en hivernage, etc. La plus « basique » : le contrôle de la varroase ! Je ne saurais terminer ce texte sans les recommandations suivantes : traitements appliqués le plus tôt possible après les récoltes, quasi-obligation de vérifier l’efficacité des traitements appliqués (voir La Santé de l’Abeille No 226 p. 291 et p. 299) et le plus souvent nécessité de l’application d’un traitement complémentaire pertinent en l’absence de couvain.

Si vous oubliez - ou négligez - varroa, il ne vous oubliera pas !

En vous souhaitant de retrouver au printemps prochain autant de colonies que vous en aurez mis en hivernage.

Jean-Marie Barbançon, Président de la FNOSAD