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Editorial : Apiculteur : Sisyphe des temps modernes ?

Ces temps de repos hivernaux sont propices à la lecture et à la méditation… Cet automne, de multiples occasions m’ont permis de rencontrer bon nombre d’apiculteurs de différentes régions de France.

Des échanges avec ces derniers il ressort une grande détresse liée aux difficultés qu’ils éprouvent à maintenir leur cheptel apicole (pertes de colonies en continu, problèmes de reines…) et ce de façon désormais récurrente. Ils parviennent à le « remonter » pour le voir chaque année s’étioler. Devant l’absurdité d’une telle situation m’est venu à l’esprit le concept du mythe de Sisyphe.

Dans la mythologie, qui était Sisyphe ?

« Sisyphe possédait un beau troupeau dans l'isthme de Corinthe… »

« Sisyphe ayant déplu aux dieux de l’Olympe, ils le condamnèrent à rouler sans cesse un rocher jusqu’au sommet d’une montagne d’où la pierre retombait par son propre poids.

Ils avaient pensé avec quelque raison qu’il n’est pas de punition plus terrible que le travail inutile et sans espoir…

Si ce mythe est tragique, c’est que son héros est conscient. Où serait en effet sa peine, si à chaque pas l’espoir de réussir le soutenait ? »

L’apiculteur qui essaie de posséder un beau troupeau (traduisez « cheptel »), aurait-il usé de quelque mauvaise pratique ? Bien sûr ! il en est certains qui essayent de l’en persuader ! Mais pourquoi serait-il devenu « mauvais » tout d’un coup ? Les mêmes pratiques permettaient pourtant d’accéder à la réussite il n’y a pas si longtemps…

Doutons aussi d’une punition d’origine divine !
Bref, l’apiculteur serait-il devenu un Sisyphe des temps modernes ? Son cheptel, qu’il lui faut « remonter » chaque année serait-il le rocher de Sisyphe ?
Face à l’absurdité de la situation certains apiculteurs commencent à se demander si leur vie – d’apiculteur – vaut d’être vécue ?

Face à l’absurde de la condition humaine, les philosophes proposent quatre remèdes : conscience, révolte, liberté, passion.

Aussi, en ce début d’année en sus des vœux « traditionnels », qu’il me soit permis de vous souhaiter ces quatre remèdes, chacun de vous étant libre de les interpréter à sa guise et de les appliquer à la cause apicole…

Espérons aussi que des solutions soient rapidement trouvées aux graves problèmes apicoles.

Au plaisir de retrouver beaucoup d’entre vous lors de notre Congrès FNOSAD de Saint-Avold.

Excellente et heureuse année 2009.

Jean-Marie Barbançon, Président de la FNOSAD