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Editorial : Des pertes de colonies encore et encore… Ou : Bilan d’un hivernage

Le mois d’avril venu, il est possible d’établir le bilan de l’hivernage.
Cette fois encore les pertes de colonies ont été sévères et se manifestent le plus souvent par des mortalités, mais aussi par la découverte de non-valeurs (ruchées très affaiblies qui ont du mal à redémarrer). Ces pertes se répartissent de façon très hétérogène sur le territoire et d’un apiculteur à l’autre, quand ce n’est pas d’un emplacement à l’autre pour le même apiculteur qui, bien sûr, conduit toutes ses colonies de la même façon.

Troublant ! Non ?
Les signes cliniques observés, quant à eux, revêtent une certaine constance, toujours ou presque « la même rengaine » : une petite poignée d’abeilles mortes et des provisions autour. évidemment il existe des variantes : ruches vidées de leurs abeilles, etc.

La ou les causes ? Encore une fois, certains vont clamer c’est « multifactoriel », et vont se contenter de cela, d’autres encore vont accuser ce « serial killer » de varroa.

Concernant ce dernier cas, des collègues ont perdu des colonies sur certains emplacements où elles avaient pourtant bénéficié de bons soins anti-varroas, avec médicaments bien appliqués et au bon moment, etc. Notre travail collectif de suivi d'efficacité des médicaments de lutte contre Varroa montre malheureusement que l’efficacité n’est pas toujours suffisante. Au passage qu’il me soit permis de remercier ici toutes celles et ceux qui acceptent de consacrer de leur temps à réaliser ces suivis.

Et si Varroa destructor était l’arbre qui cache la forêt ? On peut d’ailleurs imaginer la même chose avec les opportunistes Nosema (voir article à ce sujet dans La Santé de l’Abeille no 236) à l’avenir pour minorer ces pertes soyons pragmatiques, certes les causes peuvent être multiples et s’associer. Parmi ces dernières, il en est que l’apiculteur ne peut pas contourner, qu’il est obligé de laisser subir à ses abeilles… Mais contre certaines, il en est d’autres sur lesquelles il a des leviers d’action par l’application des bonnes pratiques sanitaires ; parmi celles-ci une lutte bien conduite contre varroa, lutte qui doit d’ailleurs tenir compte des défauts d’efficacité de notre petit arsenal thérapeutique.

Pas facile ! il faut en convenir.
à signaler : pour tenter d’appréhender l’étiologie de ces pertes et troubles, la FNOSAD a créé un questionnaire qui peut être renseigné soit en ligne sur Internet soit en version papier (voir page 183). Si vous avez subi des pertes ou observé des troubles, ou si vous en observez, ne manquez pas de remplir ce questionnaire. Soyez remerciés d’avance pour le temps consacré à la cause commune.

Mais avec le mois d’avril, c’est aussi le beau temps revenu, ce sont les floraisons printanières qui permettent le miracle tant attendu : les colonies deviennent magnifiques et chez l’apiculteur l’espoir renaît.

Jean-Marie Barbançon, Président de la FNOSAD