• Editorial - Jean-Marie Barbançon, Président de la F.N.O.S.A.D. /LSA
    Suspendra ou pas ?
  • Plan de Développement Durable de l’Apiculture
  • Quelques réflexions sur les divisions de ruches Diviser… pour régner ? Non, pour multiplier
  • Evaluation de l’efficacité des médicaments de lutte contre Varroa destructor et impacts sur les protocoles de traitement
  • Tests à l’azote : des précautions à prendre
  • Le couvain sacciforme (Sacbrood)
  • Néonicotinoïdes : une controverse qui ne touche pas que les abeilles
  • Une enquête nationale : pour mesurer l’impact du frelon asiatique sur les ruchers feuillet central détachable (PDF 545 Kb)
  • Néonicotinoïdes : le tournant à la recherche de l’andrène vague ou andrène vagabond Andrena vaga (Panzer 1799)
  • FlorApis fait peau neuve… Venez découvrir les nouvelles fonctionnalités du site et aidez-nous à atteindre 1000 espèces au 31 août 2013 !
  • La guttation
  • Le GAPS : un syndicat représentatif de la filière apicole professionnelle des Savoie
  • Vespa velutina : nos abeilles leur tirent la langue
  • L’Apiculture Tourangelle

 Editorial : Suspendra ou pas ?

Le 15 mars la Commission européenne devait se prononcer au sujet de la suspension (en Europe) de l’usage de trois néonicotinoïdes sur quatre cultures (maïs, colza, tournesol et coton). Match nul ! entre les représentants des pays européens : pas de gagnants ! Les deux équipes, celle des favorables à la suspension et celle des opposants, sont à égalité. Notre pays aurait joué dans le camp des suspenseurs. C’est bien Monsieur le ministre, merci ! Voilà qui est conforme à vos discours et engagements. Le 8 février, dans votre discours sarthois (retranscrit dans les colonnes de cette revue) au sujet du Plan pour le développement durable de l’Apiculture, vous avez confirmé votre désir de sortir l’apiculture française de la triste situation dans laquelle elle se trouve. Une évidence pour nous : pas d’amélioration possible de la situation de l’apiculture sans abeilles en bonne santé. Certes, les pesticides ne sont pas les seuls facteurs délétères pour nos abeilles mais leur rôle dans les troubles observés dans nos ruches n’échappe qu’à peu d’apiculteurs – comme le montre le résultat de la consultation du Comité Apiculture de FranceAgriMer. D’autre part, depuis quelques années, de nombreuses communications scientifiques mettent en avant leur rôle funeste pour l’abeille, qu’ils agissent seuls, même à de très faibles doses, ou en synergie avec d’autres stresseurs.

A plusieurs reprises, Monsieur le ministre, vous avez annoncé que si la commission ne se prononçait pas en faveur de la suspension, vous envisageriez malgré tout cette mesure sur le terrain franco-français. C’est bien !

Vous avez aussi annoncé 40 millions d’euros sur un cycle triennal pour la relance de l’apiculture. Les médias se sont emparés de cette information quelque peu sensationnelle, ignorant qu’en fait sur ces 40 millions, 33 étaient déjà destinés à l’apiculture depuis de nombreuses années. Quant à la différence (7 millions), pour espérer la combler, il aurait fallu un système de déclaration des ruches qui ne soit pas le fiasco qu’une administration a imposé aux apiculteurs français. Et oui, pour ceux qui l’ignorent, les aides européennes sont basées sur le nombre de ruches déclarées par tous les apiculteurs confondus.
L’apiculture française est bien consciente que cette mesure de suspension est de toute façon trop limitée si on prend en compte la masse des néonicotinoïdes répandus dans la Nature, car ces substances omniprésentes (phytopharmacie, usages domestiques, biocides…) sont douées d’un pouvoir de rémanence dans les sols plus qu’ennuyeux. Mais ce serait déjà un départ sur le chemin de la raison et de la préservation des pollinisateurs.

Les effets d’annonce et les belles paroles : il suffit !

Alors des actes s’il vous plaît. Merci de suspendre ! Courage !

Jean-Marie Barbançon, Président de la FNOSAD