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Serrons-nous les coudes !

L’abeille va mal mais elle survit. Et l’apiculteur, aussi. Les apiculteurs faudrait-il dire car il y a autant de façons de faire de l’apiculture que d’apiculteurs. Nous différons notamment par notre statut, apiculteur de métier ou de loisir. Et pourtant, notre point commun, notre trait d’union, c’est l’abeille qui donne des signes d’affaiblissement et dont les taux de mortalité augmentent parfois de façon conséquente comme cette année.

Nous pourrions continuer ainsi à compter les années difficiles mais tâchons d’obtenir que des décisions raisonnablement applicables et éminemment utiles soient prises, au plus tôt.

Une prise de conscience s’est produite, ce printemps, et l’État qui a par ailleurs conduit une enquête nationale pour avoir une vision la plus globale possible des mortalités de l’hiver dernier, a décidé d’attribuer 3 millions d’euros d’aides aux apiculteurs.

Réjouissons-nous de ce geste. Cependant, ces aides sont dirigées vers les professionnels pourracheter des essaims Pourquoi pas ? Mais certaines voix se sont élevées pour s’opposer à ce choix et proposer que cet argent soit donné aux instituts chargés d’étudier comment soigner l’abeille. On peut en effet s’interroger sur l’intérêt de produire de nouvelles colonies si nous ne savons pas pourquoi elles sont décimées ?

Toutefois, il faudrait suivre cette voie en intégrant l’ensemble des outils de gestion sanitaire détenus : ceux exclusivement dédiés aux apiculteurs professionnels et ceux qui dépendent de structures sanitaires  auxquelles peut adhérer tout apiculteur quel que soit son statut (tels que la FNOSAD, les sections apicoles d’OVS et les GDSA).

Aujourd’hui, sur le plan de la santé de l’abeille, nous disposons de nombreuses structures qui poursuivent peu ou prou les mêmes buts mais en ordre dispersé. Unissons-nous, unissons-les, sans forcément les fusionner, mais donnons-nous la chance d’être cohérents dans l’effort et face au danger. Formons une équipe pour déterminer une stratégie pour améliorer sensiblement le sort de l’abeille. Profitons de l’élan de solidarité suscité par nos pertes pour oublier nos éventuelles divisions et pensons à tout ce qui nous réunit, notre passion pour l’abeille, l’intérêt partagé de répondre à une demande croissante de notre miel et, pour cela, de diffuser les bonnes pratiques entre tous.Les apiculteurs de métier et de loisir ne sont pas en concurrence, ils sont dans la complémentarité et “intéressés aux bénéfices” d’une politique sanitaire apicole efficace.Serrons-nous les coudes. Parlons d’une seule voix et faisons une place honorable à chacun autour de la table afin qu’aucun apiculteur, aucune abeille ne soit oublié.En matière de santé, c’est la ruche abandonnée, le rucher mal soigné qui pénalise tout le voisinage alors, pour ne pas avoir de maillon faible en apiculture, serrons-nous les coudes. N’oublions personne, au contraire, allons chercher les absents, s’il le faut.

Michel Rives, Vice-Président de la FNOSAD-LSA