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Editorial - Opinion

Vous avez dit : « Rentabilité ». Rentabilité est un mot que nous entendons très souvent, trop souvent.

Dans l'agriculture, ce mot signifie des semis qui rapportent davantage et en toute sécurité pour l'agriculture, paraît-il.

Pour cela, et ce n'est pas d'aujourd'hui, l'agriculteur emploie ou ajoute à la graine des engrais et des produits phytosanitaires. Malheureusement le danger de l'accoutumance fait que ces produits deviennent sans effet sur la maladie ou sur le prédateur après plusieurs applications et entraîne les laboratoires des grosses firmes à créer des produits de plus en plus forts et de plus en plus dangereux pour l'insecte qu'est l'abeille.

Arrêter aujourd'hui ces produits ferait disparaître le mot rentabilité du vocabulaire agricole, mais il faut bien reconnaître que peu sont prêts à accepter cette éventualité.

Lors d'une réunion très intéressante que nous avons eue avec le Service Régional de la Protection des Végétaux, il nous a été dit que les cultures ne pouvaient plus se passer de ces techniques. Si cela est vrai, et je n'en doute pas, c'est très grave pour l'apiculture.

S'il nous faut abandonner les grandes cultures mellifères pour des endroits plus sains (montagne, landes, etc.), pour nous disparaîtront non seulement la rentabilité mais aussi peut-être même le métier!

Il faut donc tout faire pour que cela n'arrive jamais. Pour cela, il faut que l'abeille soit davantage prise en compte dans les essais de produits phytosanitaires, qu'il y ait un vrai dialogue avec les agriculteurs qui sont, pour la plupart, des gens sérieux et conscients du rôle important qu'ils jouent dans l'environnement.

Nous nous y employons et avec l'ensemble de nos partenaires apicoles, nous faisons en sorte d'avoir des relations de plus en plus constructives avec le monde agricole.

Quant à nous, apiculteurs, il nous faut revoir la façon de soigner nos ruches, aller vers des produits contre le varroa plus bio (les recherches actuelles vont dans ce sens) et maîtriser les loques qui sont avec le varroa la plus grande cause des disparitions de plus en plus nombreuses de ruches.

Une ruche avec un seuil de varroas faible égale moins de maladies et donc moins de médicaments employés.

Et si le Congrès de la FNOSAD se faisait dans le Finistère en l'an 2000 ? Nous en reparlerons.

Jacques PERRIER
Président
F.N.O.S.A.D.