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Editorial : Le bonjour d’Aristée

Comment sont mortes les abeilles d’Aristée ?

Dans le Quatrième livre des Géorgiques, le poète Virgile nous raconte que les compagnes de la dryade Eurydice, furieuses, ravagèrent son rucher.

Faudrait-il en déduire qu’en ces temps reculés, déjà, des pertes importantes de colonies étaient constatées ? Et encore qu’aujourd’hui, certaines statistiques nous orientent vers un phénomène de pertes cycliques liées aux conditions climatiques (voir l’article de David Rectenwald dans le présent numéro). Mais quelle accélération, l’amplitude du phénomène inquiète à juste titre les scientifiques et les apiculteurs de tous pays, et, varroa n’est pas le seul responsable.

Nous ne sommes plus dans l’Antiquité et ne croyons plus aux fables paysannes ni au mythe érudit. à notre époque nous ne croyons plus non plus à la génération spontanée des abeilles, et encore moins aux bienfaits des pesticides sur la santé humaine. Si Aristée fit naître des abeilles des carcasses de bœufs immolés, en sacrifice aux Dieux, il ne reste à l’apiculteur aujourd’hui qu’à escalader le « Mont Santos » pour invoquer les Dieux, et, qu’à défaut d’immoler des bœufs il ne restera à sacrifier que l’apiculture et l’espèce humaine.

Mais réjouissons-nous, un député chargé de mission auprès du Premier ministre s’intéresse enfin à l’apiculture, il interroge la profession !!! Quand paraîtront ces lignes, il aura probablement rendu son rapport.

Que pouvons-nous en attendre ? Quelques petites jachères ? Un institut technique de l’apiculture ? Branche de production considérée à tort comme mineure, l’apiculture ne peut à elle seule financer un Institut digne de ce nom. Quelle est donc la nature véritable de l’engagement du gouvernement en faveur de l’écologie et de la biodiversité ?

Attendre encore dix ans pour voir réduire l’usage des pesticides agricoles ? Nos agriculteurs ne sauraient-ils plus produire propre et cultiver la terre sans pesticides ?

En attendant, à l’instant où j’écris ces lignes, un vent de panique souffle sur le nord-ouest de l’Italie, où l’on voit s’effondrer les ruchers suite à l’utilisation du Cruiser pour les semis de printemps, les rosées étant empoisonnées par les poussières de thiamétoxam. À propos de l’amendement 252, est-il raisonnable de s’en remettre à la sagesse du Parlement ? En avril l’Assemblée Nationale devait discuter sur les OGM, souhaitons que cela ne se traduise pas par une mascarade de plus.

François Tabak, Co-Président de la FNOSAD