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Editorial : Dans le mur ? Disparitions…

Disparition des insectes en général, des papillons en particulier : en Europe sur 576 espèces de papillons suivies, des taux inquiétants de déclin sont constatés, en effet, 71 de ces 576 espèces sont à présent répertoriées comme “menacées”. Différents facteurs étiologiques sont avancés par les auteurs de ces études. Les papillons sont de très bons indicateurs de l’état de la biodiversité. Mais si beaucoup d’espèces d’insectes disparaissent, d’autres parmi les ravageurs des cultures et les vecteurs de maladies, toujours bien présentes, elles, menacent l’humanité et ses productions. La lutte contre ces espèces peut mettre en péril nos abeilles.

L’abeille menacée de disparition n’a, quant à elle, jamais fait l’objet de tant de sollicitudes de la part des politiques, puisque même nos sénateurs s’en inquiètent.

Et pourtant, pour notre abeille, encore une nouvelle alarmante, désolé !

« FCO » pour Fièvre Catarrhale Ovine ou « blue tongue ». Maladie du bétail provoquée par un arbovirus (virus ayant pour vecteurs des arthropodes suceurs de sang : tiques, moustiques, etc.). Pour la FCO, les vecteurs sont des moucherons piqueurs du genre Culicoïdes. Cette maladie procure bien des soucis à nos collègues éleveurs ainsi qu’aux pouvoirs publics qui doivent en gérer la lutte. Parmi les moyens de lutte et de prévention, des traitements insecticides des locaux d’élevage, des moyens de transport, des animaux ainsi que des sites où se trouvent les Culicoïdes sont recommandés. Certaines de ces recommandations sont contestées par les spécialistes de ces espèces d’insectes, notamment en raison des risques environnementaux (espèces non cibles). Et voilà que notre fidèle sentinelle de la santé de l’environnement est atteinte, puisque des mortalités importantes de colonies d’abeilles, en Ariège particulièrement, semblent pouvoir être mises en relation avec ces traitements (des analyses d’abeilles mortes révèlent la présence des pyréthrinoïdes utilisés dans cette lutte). Comme si les traitements phytosanitaires ne lui suffisaient pas !

« Disparitions de varroas ? » : par ailleurs, une autre surprise nous a été procurée suite à l’analyse des suivis d’efficacité des médicaments de lutte contre la varroose réalisées par divers GDSA sous la houlette de la FNOSAD. Ces suivis, portant sur plus de 200 colonies, révèlent des taux d’infestation parasitaire de ces dernières anormalement bas : 1 250 varroas en moyenne alors que l’on attendait plutôt des populations supérieures à 3 000 ! Ce fait va donc nous amener à réfléchir à différentes hypothèses…

En espérant qu’un jour une vérité éclate et fasse prendre conscience de la situation alarmante de notre Planète. Mais ne faut-il pas se hâter d’être réaliste ? En effet, pour de nombreux scientifiques, nous serions déjà entrés dans la sixième extinction de masse de l’histoire.

Jean-Marie Barbançon, Président de la FNOSAD