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Editorial : Le VCBP* : un virus de l’abeille aux propriétés étonnantes…

Ce qui suit n’est pas fiction et s’inspire de faits réels.
Imaginez deux ruchers distants de 700 mètres. Le même jour et à la même heure sont observés dans chacun de ces ruchers des épisodes de mortalité aiguë devant certaines ruches dont la grande majorité ne présentait aucun signe clinique auparavant. Grâce à la diligence et à la disponibilité de la Direction des Services Vétérinaires du département, le réseau de surveillance des troubles apicoles est activé aussitôt et les prélèvements effectués l’après-midi même. L’analyse toxicologique des abeilles révèle la présence de résidus de pesticides (lambda cyahalothrine, propiconazole et pyrimicarbe). Les analyses visant à rechercher quels agents vivants pathogènes pourraient éventuellement être en cause sont orientées sur un seul pathogène : le virus de la paralysie chronique (CBPV). La présence de ce virus dans les prélèvements est confirmée mais avec un nombre de copies insuffisant pour envisager une maladie établie. Alors notre laboratoire de référence dans ses conclusions et considérations diagnostiques émet des doutes quant à la conservation des prélèvements pour pouvoir attribuer envers et contre tout ces mortalités au virus CBPV dont il conviendrait sans doute de modifier le sigle en VCBP pour Virus Chroniquement** Bien Pratique. Ce virus aurait-il des possibilités de communication intraspécifiques inexpliquées puisqu’il est capable à 700 mètres de distance de produire soudainement sur les colonies d’abeilles les mêmes effets, le même jour et à la même heure ? Cette faculté lui permettant ainsi de donner le change et d’orienter à tort les diagnostics sur la piste des intoxications…

Mais redevenons sérieux (la partie en italique ne l’étant pas).

Pendant combien de temps allons-nous admettre et tolérer que des « considérations » diagnostiques puissent être émises par l’Unité Abeille de l’AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) qui n’est pas venue sur le terrain et qui, à des kilomètres de distance des faits observés, s’autorise à interpréter des résultats d’analyses qui ne constituent, il faut bien le préciser, que des moyens complémentaires du diagnostic.

A quand une interprétation rigoureuse des dossiers de signalement de troubles ?

* Pour rassurer le lecteur : ce virus VCBP n’est toujours pas connu des virologues de l’abeille.
** Le terme « chroniquement » est pleinement justifié puisque les épilogues des dossiers que certains d’entre vous me font parvenir et dont je fais « collection », se terminent toujours sans surprise de la même manière.

Jean-Marie Barbançon, Président de la FNOSAD