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Editorial : La gestion sanitaire apicole remise en chantier…

Le 9 mars se tenait la première réunion du sous-groupe “Abeille” des états Généraux du Sanitaire. Cette réunion a rassemblé des participants d’horizons divers et comportait entre autres des représentants de l’état, de l’AFSSA, des apiculteurs, de GDS France (multi-espèces), des vétérinaires (SNGTV, Enseignement), de l’UIPP…

Le président de la réunion, Monsieur Jean-Pierre Comparot de la DGAl, qui a été nommé « Monsieur Abeille » par le Ministre Barnier, a d’entrée de séance précisé qu’au lieu de parler de « sous-groupe abeille » il préférait que l’on parle de « groupe spécialisé abeille ».
Une fois de plus, autour de la table nombre de participants ont eu l’occasion de faire état de la pauvreté de leurs connaissances en matière apicole.

Un premier exposé a permis d’expliquer la méthodologie de la gestion des maladies animales, en précisant notamment la part « régalienne » de la question ainsi que celle des autres partenaires.

Ensuite une deuxième présentation, extrêmement précise en général mais comportant quelques exemples apicoles, a traité du sujet de l’épidémio-surveillance. Exposé très limpide qui a fait ressortir la nécessité d’avoir recours à cette discipline pour améliorer la compréhension des troubles pathologiques observés. à retenir tout de même : les résultats de ces enquêtes ne permettent pas d’obtenir une explication des problèmes. D’où la nécessité de la recherche…

Puis les discussions ont commencé, desquelles il est ressorti la nécessité absolue d’avoir des acteurs du terrain très proches des apiculteurs.
Autre point qui semble s’imposer de façon forte : l’intervention dans le réseau sanitaire apicole d’acteurs régionaux (ou regroupement de régions) qui pourraient bien être des vétérinaires spécialisés en pathologie apicole, à qui incomberait un certain nombre de tâches telles que l’animation des réseaux des acteurs de proximité.

Le but de ces états Généraux Sanitaires est de tout remettre à plat au niveau de l’organisation sanitaire, et ce dans un souci d’efficacité et de bonne gestion financière. Ainsi il n’est pas exclu que des maladies de l’abeille actuellement classées en MRC, soient déclassées et banalisées, et soient gérées grâce à des plans de lutte rassemblant plus de 60 % des apiculteurs. Il n’est pas exclu non plus que les actuels agents sanitaires, qui n’ont jamais eu de statut, n’existent plus en tant que tels.

L’état limiterait son action aux seules maladies émergentes et exotiques.

Tout cela laisse présager que, sans union forte de l’apiculture autour de l’état sanitaire du cheptel, sans une farouche volonté du monde apicole d’en découdre avec les agents pathogènes, ces derniers n’ont pas fini de poser des problèmes à nos abeilles.

Espérons en la sagesse et au respect de l’intérêt général.

Jean-Marie Barbançon, Président de la FNOSAD