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 Editorial : Médicaments de lutte contre Varroa…

Dans ce numéro de votre revue se trouve le bilan des suivis d'efficacité 2011 des médicaments acaricides destinés à la lutte contre varroa. Suivis d’efficacité mis en place par la FNOSAD depuis 2007.

Tout d’abord, qu’il me soit permis ici, au nom de la FNOSAD, de remercier vivement ceux qui se sont dévoués pour réaliser ces comptages fastidieux et saluer la qualité du travail rendu. Ils ont œuvré pour l'intérêt collectif, qu’ils en soient félicités.

Malheureusement ce que mettent en évidence ces suivis n’est pas très satisfaisant, tant s’en faut, car il apparaît clairement que notre « arsenal » thérapeutique perd de sa pertinence. Nos médicaments agissent de moins en moins rapidement pour débarrasser les colonies d’abeilles du redoutable parasite et ce, même s’ils semblent conserver une apparente efficacité, telle que l’on peut l’apprécier classiquement, notamment en suivant les prescriptions des protocoles définis dans les directives européennes (voir page 289). Ceci constitue un problème grave, surtout pour les colonies les plus fortement parasitées qui vont alors préparer leurs abeilles d’hiver dans de très mauvaises conditions.

A quand de nouveaux médicaments ? Retrouvera-t-on un jour un médicament aussi efficace que Apistan ND avant l’acquisition de la résistance de Varroa au tau-fluvalinate ? Ce médicament était alors capable de détruire l’essentiel de la population du parasite en quelque 15 jours à compter de son application, alors qu’actuellement, après un mois de mise en place des divers traitements usités, la population parasitaire avoisine encore quelquefois les 1 000 varroas !

Bien sûr, évoquer les déficits d’efficacité des médicaments acaricides fait courir le risque de conforter certains apiculteurs dans l’idée de ne plus traiter. L’abandon des traitements de lutte est à considérer comme une grave erreur, comme nous le démontrerons dans un prochain numéro de La Santé de l'Abeille.

Après 30 années de présence de Varroa dans notre pays, on peut toujours affirmer que nous sommes toujours dans une situation d’urgence vis-à-vis de ce parasite.

Pascal Binon, Administrateur et Trésorier de la FNOSAD / LSA