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 Editorial : Nos abeilles vivent dangereusement… et nous ?

L’examen de récents résultats d’analyses de miel et de pain d’abeilles nous le prouve encore une fois. Entre autres, parmi les substances détectées et/ou quantifiées (certes, très en dessous des LMR autorisées) : imidaclopride, thiaclopride, acétamipride, boscalide et les inévitables substances acaricides de lutte contre varroa.

Force est de constater que les bio-agresseurs ne sont pas les seuls à s’accumuler dans les rayons des ruches et ce qu’ils contiennent.

Certains expérimentateurs et observateurs l’ont bien compris. Pour des lots entiers de colonies suivies, des transvasements sur cire gaufrée ont été réalisés au printemps (travaux non publiés). Ces transvasements ont été motivés par le fait que certaines de ces colonies n’étaient pas dans un état sanitaire satisfaisant. Les colonies ainsi traitées et suivies sur deux saisons, sans changement d'environnement, ont présenté par la suite un bon état sanitaire, un faible taux de mortalité et un bon potentiel de récolte.

Au fil du temps les xénobiotiques* s’accumulent donc dans les matrices apicoles, cires incluses bien entendu.

Difficile de résister à la tentation de vous livrer la juste définition du mot « xénobiotique » telle que la donne Wikipédia*. Définition qui prend judicieusement en compte les effets synergiques ! Et s’applique aussi bien à l’Homme qu’à l’Abeille.

Accepteriez-vous un « cocktail » ? Pour notre santé, voir : Effet cocktail des substances toxiques

Pauvres apiculteurs ! Leur faudra-t-il envisager de transvaser régulièrement leurs colonies ? Ce point apparaîtra-t-il dans les guides de bonnes pratiques apicoles ? N’oublions pas que la production de cire est intimement liée à celle du miel : environ 15 kg de cire pour une tonne de miel extrait. Déficit en miel implique déficit en cire ! Que penser de la qualité de la cire produite que l’on ne sait pas décontaminer ? Faut-il rappeler que la cire d’abeilles, une fois gaufrée, est un intrant majeur pour l’apiculture.
Bien des progrès sont à attendre…

*Wikipédia : Un xénobiotique (du grec ancien ?e??? « étranger » et ß??? « vie ») est une substance présente dans un organisme vivant mais qui lui est étrangère : il n’est ni produit par l’organisme lui-même, ni par son alimentation naturelle.

En général, un xénobiotique est une molécule chimique polluante et parfois toxique à l’intérieur d’un organisme, y compris en faibles voire très faibles concentrations. Deux cas typiques de xénobiotiques sont les pesticides et les médicaments, en particulier les antibiotiques.

Cette toxicité s’explique parfois par l’absence d’adaptation d’organismes qui n’ont jamais rencontré une substance lors de leur évolution ; par des phénomènes naturels de rejets liés à l’immunité ; par des actions de perturbateur endocrinien du xénobiotique ; ou pour des raisons toxicologiques (toxicité « intrinsèque » du xénobiotique ou sa capacité à agir en synergie avec un autre polluant ou facteur infectieux)