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Quelle année !

Notre saison apicole est en cours. Mais pour l’heure rien de vraiment réjouissant.

Une météo défavorable : froid avec gels, épisodes pluvieux, etc. Ceci entraînant souvent le besoin de tenir les colonies sous perfusion.

Des pertes catastrophiques dans certaines exploitations ont été rapidement signalées dès le début de la saison. Le fait que ces pertes ou pourcentages de pertes ne soient pas homogènes géographiquement ne permet pas de les relier à une cause unique comme les seules conditions météorologiques. Nos colonies d’abeilles sont soumises à une grande diversité de facteurs et marqueurs de risques ce qui explique la complexité de la mise en évidence de la cause des troubles observés. Difficulté également de la hiérarchisation des dangers auxquels les colonies ont pu être exposées, point important pour l’explication des mortalités. Même dans le « multifactoriel » un unique facteur peut s’avérer prépondérant quelle que soit sa chronologie d’influence par rapport aux autres facteurs. Et c’est bien cet unique facteur qui doit être mis en évidence ! Il est clair qu’il manque encore à notre filière un « outil diagnostique » pertinent, un outil qui permette de faire plus que des statistiques dont l’apiculteur victime de troubles n’a absolument rien à faire.

Alors comment réagir face à ces nombreux facteurs de risques qui peuvent mettre nos exploitations en péril ? Surtout si on tient compte du fait que certains ne peuvent­ qu’être subis (dégradation de l’environnement) ou sont incontournables (météo). La seule solution pour limiter les dégâts, autant que faire se peut, réside dans l’obligation d’appliquer de bonnes pratiques et d’avoir des suivis de colonies sans faille notamment en ce qui concerne la lutte contre le redoutable ennemi Varroa destructor. Lutte qui, il faut en convenir, n’est pas si aisée à pratiquer et repose pour l’essentiel sur les épaules de l’apiculteur, lequel doit avoir acquis un bon niveau de compétences sur la question.

À ce sujet dans le cadre des PSE, pour beaucoup, c’est déjà le moment de penser aux commandes des médicaments de lutte contre varroa. Ceci après avoir réfléchi à la stratégie de lutte la plus adaptée à la situation en ce qui concerne les niveaux d’infestation des colonies, voire l’alternance des molécules acaricides si ce dernier point n’est pas géré par l’OSAD porteuse du PSE.

Et puis espérons que la suite de la saison apicole nous permette de voir les hausses à miel se remplir.

Jean-Marie Barbançon, Président de la FNOSAD